Juste une dernière chose...
Peter Falk est né à New York le 16 septembre 1927.
Atteint d'un cancer, il perd un oeil à l'âge de 3 ans. Avant de devenir comédien et d'incarner l'inspecteur Columbo, Peter Falk
entre comme cuisinier dans la marine marchande des Etats-Unis.
Après avoir obtenu une licence en sciences politiques à la
New School for Social Research en 1951, il obtient un Master
en administration publique à l'université de Syracuse en 1953.
Tentant de rejoindre la CIA
sans succès, il devient analyste de gestion au bureau du
budget du Connecticut à Hartford.
Mais il est décidé à changer de carrière.
Il prend ainsi des cours d'art dramatique au White Barn Theatre à Wesport,
puis quitte son emploi au bureau du budget pour partir à Greenwich Village,
à New York. Il a alors 29 ans, nous sommes en 1956. Il fait ses débuts au théâtre
dans des pièces off de Broadway comme Dom Juan de Molière et
Saint Joan adaptée de Bernard Shaw.
A partir de 1957, il commence à faire un peu de télévision, on le voit dans un épisode du Robert Mongotmery Presents, par deux fois au Studio One Summer Theatre, puis au Amstrong Circle Theatre et au Kraft Television Theatre, très populaire à l'époque.
Il obtient son premier rôle au cinéma dans "La forêt interdite" (Wind Across the Everglades, 1958) de Nicholas Ray.
"La forêt interdite"
Ensuite Peter Falk revient très régulièrement à la télévision où il tourne dans quantité de séries comme Alfred Hitchcock présente (1961), Les Incorruptibles(1960-1961), la Twilight Zone (1961) ou The Dick Powell Show (1962-1963). Au milieu de tous ces rôles cathodiques, on le croise plus rarement dans les salles.
On retiendra néanmoins
"Milliardaire pour un jour" (Pocketful of Miracles, 1961)
de Franck Capra,
"Pressure Point
" (1962) de Hubert Cornfield
où il joue aux côtés de Sidney Poitier, et surtout
"La grande course autour du Monde"
(The Great Race, 1968) de Blake Edwards.
Malgré une carrière sans temps mort depuis son arrivée à New York, Peter Falk
n'a pourtant pas encore trouvé un rôle lui laissant pleinement sa chance.
Il le trouve en 1970 par son ami John Cassavetes qui lui offre l'un
des rôles principaux de mari dans "Husbands".
Husbands"
Les deux hommes se retrouveront pour ce qui compte aujourd'hui
comme l'un de leurs meilleurs films : "Une femme sous influence"
(A Woman under the influence, 1974).
"Une femme sous influence"
En 1971, Peter Falk incarne pour la première fois au petit écran l'inspecteurColumbo, un personnage qui toute sa vie lui collera à la peau.
Avec son imperméable inusable, son fidèle carnet, son œil amusé,
sa voiture déglinguée, sa femme toujours au détour d'une conversation mais à jamais hors champ, son sens de la déduction maligne rebondissant à chaque fois
sur les failles de ses témoins ("encore une chose"), son formidable sens de l'ironie, Columbo arrive à défaire les plus retorses des affaires criminelles sans dégainer une arme, avec un flegme impérial et une légèreté de chaque instant.
La série devient instantanément un succès, international, qui durera jusqu'en 1978,
puis fera un come back dix ans plus tard, de 1989 à 2003,
pour des épisodes beaucoup plus sporadiques. On notera qu'à la réalisation
de la première série, on retrouve l'un des plus grands réalisateurs hollywoodiens méconnus, Richard Quine, ainsi que Patrick McGoohan, ami de Peter Falk et ancien acteur principal de la série Le Prisonnier, ou encore Ben Gazzara,
également ami de Falk et aussi de Cassavetes pour qui il a tourné.
Falk lui-même réalisera par ailleurs quelques épisodes.
Très associé à l'image de Columbo, Peter Falk aura du mal à trouver
d'autres rôles au cinéma. Toutefois, dans les 1980, Wim Wenders lui confie l'interprétation principale de son film le plus populaire, "Les ailes du désir"
(Wings of Desire, 1987),
"Les ailes du désir"
et la même année Rob Reiner l'engage pour le rôle du narrateur dans
"The Princess Bride", une sympathique relecture des contes de fée.
"Princess Bride"
Par la suite le comédien ne trouvera plus de personnage très passionnant ni de réalisateur prêt à lui laisser sa chance. En dehors des nouveaux Columbo où il retrouve son ami Patrick McGoohan à la réalisation, Falk tournera dans divers téléfilms peu mémorables et quelques films qui ne rendent pas forcément justice à son talent,
comme "Next" (2007) de Lee Tamahori.
cinéma.fluctuat
Peter Falk a remporté de nombreux Emmy Awards et Golden Globes pour
son rôle de Columbo et a été nommé à deux reprises aux Oscar pour les films "Milliardaire pour un jour" et "Crime, société anonyme".
Filmographie
"The balcon" (The Balcony, de Joseph Strick, 1963)
"Too Many thieves" (de Abner Biberman, 1966)
"Luv" (de Clive Donner, 1967)
"Les intouchables" (de Giuliano Montaldo, 1968)
"Big Trouble" (de John Cassavetes, 1986)
"Crime", société anonyme"(Murder, Inc, de Stuart Rosenberg et Burt Balaban, 1958)
"The bloody Brood" (de Julian Roffman, 1959)
"The Secret of the Purple Reef" (de William Witney, 1960)
"Un monde fou fou fou fou"
(It's a Mad, Mad, Mad, Mad World,
de Stanley Kramer, 1963)
"Les Sept voleurs de Chigaco"(Robin and the 7 hoods, de Gordon Douglas, 1964)
"Marcher ou mourir" (Italiani brava gente,de Giuseppe De Santis, 1965)
"Les plaisirs de Pénélope"
(Penelope, de Arthur Miller, 1966)
"Anzio" (de Edward Dmytryk, 1968)
"Un château en enfer"
(Castle Keep, de Sydney Pollack, 1969)
"Rosolino Paterno, soldato"
(de Nanni Loy, 1970)
"Un cadavre au dessert" (Murder by death, de Robert Moore, 1976)
"Mikey et Nicky" (Mikey and Nicky, de Elaine May, 1976)
"Le sourire aux larmes"
(Griffin and Phoenix :
A love story, de Daryl Duke, 1976)
"Opening Night" (de John Cassavetes, 1977)
"Le privé de ces dames"
(The Cheap detective, de Robert Moore, 1978)
"Têtes vides cherchent coffres pleins"
(The brink's Job, de William Friedkin, 1978)
"Ne tirez pas sur le dentiste"
(The In-laws, de Arthur Hiller, 1979)
"Deux filles au tapis" (...all the Marbles, de Robert Aldrich, 1981)
"Happy New Year"
(de John G. Avildsen, 1987)
"Vibes" (de Ken Kwapis, 1988)
"Cookie" (de Susan Seidelman, 1989)
"Tante Julia et le scribouillard"
(Tune in Tomorrow..., de John Amiel, 1990)
"Deux femmes pour un tueur"
(In the spirit, de Sandra Seacat, 1990)
"The player" (de Robert Altman, 1992)
"Si loin, si proche"
(Far away, so close! de Wim Wenders, 1993)
"The Sunshine boys"
(de John Erman, 1995)
"Un ménage explosif"
(Roommates, de Peter Yates, 1995)
"Lakeboat" (de Joe Mantegna, 2000)
"Corky Romano" (de Rob Pritts, 2001)
"Made" (de Jon Favreau, 2001)
"Un seul deviendra invincible"
(Undisputed, de Walter Hill, 2002)
"Checking Out" (de Jeff Hare, 2005)
"The Thing about my folks"
(de Raymond de Felitta, 2005)
"Three days to Vegas"
(de Charlie Picerni, 2007)