Michel Simon est né le 9 avril 1895
la même année que le cinématographe.
Michel Simon se détourne des études et de sa famille pour monter à Paris.
Ses débuts dans le monde du spectacle sont modestes : il fait le clown et
l'acrobate pour un numéro de danseurs appelé "faire valoir" (les Ribert's and Simon's),
puis pour un prestidigitateur.
Rappelé en Suisse au moment de la Première Guerre Mondiale,
il passe le plus clair de son temps aux arrêts.
En 1915, au cours d'une permission, il voit Georges Pitoëff faire ses débuts
d'acteur en langue française, dans l'Hedda Gabler, d'Henrik Ibsen,
au théâtre de la Comédie de Genève.
Il décide alors de devenir acteur à son tour.
Ce n'est qu'en 1920 qu'il fera son apparition dans la troupe des Pitoëff en
disant trois répliques de Mesure pour Mesure, de William Shakespeare.
Au début de 1922, sa troupe vient s'établir à la Comédie des Champs-Elysées.
Il la quitte l'année suivante pour devenir acteur de boulevard, jouant des
vaudevilles de Tristan Bernard, d' Yves Mirande et de Marcel Achard.
Ce dernier le présente à Charles Dullin, dans la compagnie duquel Simon joue
une pièce d'Achard, Je ne vous aime pas avec Valentine Tessier. Il jouera aussi
des comédies musicales comme Le Bonheur Mesdames et Les joies du Capitole,
écrites par Albert Willemetz.
Il est ensuite engagé par Louis Jouvet qui a remplacé Pitoëff à la Comédie
des Champs-Élysées. C'est avec Jouvet, dans une pièce d'Achard,
Jean de la lune, que Michel Simon s'impose d'une façon éclatante, le 18 avril 1929.
Son talent inimitable transforme le rôle secondaire de Cloclo pour en faire la
principale attraction de la pièce.
La carrière théâtrale de Michel Simon va se poursuivre, de succès en succès
mais c'est le cinéma qui va lui apporter une immense popularité.
Il débute à l'écran en 1925, d'abord en jouant dans "Feu Mathias Pascal", de
Marcel L'Herbier, d'après Pirandello, et presque en même temps en participant
à un film réalisé en équipe en Suisse : "La vocation", d'André Carel.
Au cinéma muet, il apporte surtout un étonnant physique
et un visage peu banal, d'une exceptionnelle mobilité.
Une mobilité qu'il prend grand soin de ne pas transformer en tics.
Michel Simon joue des formes de son corps avec une virtuosité infinie :
de la laideur intelligente ou sympathique, de la bonté ou de la naïveté, à la l
aideur grotesque ou inquiétante, cocasse ou stupide, malicieuse ou cruelle.
La Poison de Sacha Guitry (1951)
Sa vraie carrière cinématographique ne commence qu'avec le "parlant"
quand on s'aperçoit que l'élocution et le timbre de voix de l'acteur sont aussi
originaux que son physique et son jeu. Ici Michel Simon se révèle "inclassable" :
comique, dramatique, tragique, vaudeville, il peut tout jouer avec un égal talent.
Michel Simon décède le 30 mai 1975
Citation
“Plus je vieillis, moins j'apprécie la qualité d'âge de mes vins.”
Quelques films
Jean de la Lune de Michel Simon
(signé par Jean Choux, 1931)
Le choc en retour de Georges Monca
Boulot aviateur (ou Fripons, voleurs et Cie)
Le Ruisseau de Claude Autant-Lara
Tosca de Carl Koch (1940)
Un ami viendra ce soir de Raymond Bernard (1945)
Les Mémoires d'un flic de Pierre Foucaud (1955)
La Joyeuse prison de André Berthomieu (1956)
Un certain Monsieur Jo de René Jolivet (1957)
Pierrot la tendresse de François Villiers (1960)
de Denys de La Patellière (1961)
1. Shawnee le 28-06-2009 à 01:52:05 (ton film)
Superbe article consacré à un immense acteur qui semble oublié ou méconnu des générations actuelles.
Sa filmographie me donne envie de découvrir tous ces films inconnus, sauf quelques-uns.
Merci pour ce bel hommage, Galaté.
Bisous
2. Bulle d'Infobulle le 28-06-2009 à 10:08:00
Un physique ingrat , mais un acteur hors du commun et d'une grande sensibilité.
Merci de l'avoir sauvé non pas des eaux mais de l'oubli !
3. annielamarmotte le 29-06-2009 à 14:11:11 (ton film)
je l'ai vu en vrai quand j'étais enfant sur le tournage du Train....
et mon film préféré .... la beauté du Diable....